Ce n’est pas nouveau, quand il s’agit des informations qui nous concernent, nous sommes rapidement réticent·es quant à leur utilisation. Dans un sondage Ifop pour la CNIL, 66% des Français·es déclarent être plus sensibles à la question de la protection des données personnelles qu’au cours des dernières années.
On le sait, les Français·es sont soucieux·ses de leurs libertés. Alors forcément, l’utilisation de la data fait peur et toutes sortes d’idées nous traversent la tête : espionnage, piratage, revente illégale… Dernier exemple en date : l’installation des compteurs Linky qui a entraîné un fort mouvement de contestation et des peurs parfois infondées. On a d’ailleurs pris le temps de rédiger un article sur le sujet, pour faire tomber les idées reçues.
Pourtant la législation a tout prévu pour nous protéger...
L’utilisation de nos données personnelles est bien encadrée par la législation française et européenne. Les législateur·trices ont pris au sérieux cette question avant même que l’ordinateur arrive au sein de nos maisons. Tu sais à l’époque de Windows 95 et des disquettes… ce temps où il fallait choisir entre téléphoner ou utiliser internet.
La première loi qui protège nos données remonte à 1978
Et oui ! Avec la “loi informatique et liberté”, la France a été l’un des premiers pays à adopter une législation spécifique en matière de protection des données à caractère individuel. C’est d’ailleurs grâce à notre amour pour la liberté que cette loi a vu le jour. En effet, quatre années plus tôt, le gouvernement français souhaitait mettre en place un dénommé “projet Safari”.
Non, rien à voir avec le moteur de recherche du géant à la pomme croquée. Safari était l’acronyme de “Système Automatisé pour les Fichiers Administratifs et le Répertoire des Individus”. Face à une vive opposition des Français·es pour ce projet, le gouvernement décida de rédiger la “Loi informatique et liberté”, afin d’encadrer l’utilisation des données personnelles.
...Et ainsi naquit la CNIL.
C’est de cette loi qu’est née la Commission nationale de l’informatique et des libertés, que nous connaissons mieux sous le sigle CNIL. La CNIL a pour mission de veiller au respect dudit texte et s’assure que le traitement des données personnelles soit une avancée bénéfique avant tout pour nous, citoyen·nes. Bien entendu, des modifications sont régulièrement faites pour qu’elle reste à jour face aux évolutions technologiques.
L’Union européenne a aussi pris des mesures de protection. En 2016, elle décide de renforcer la réglementation de l’utilisation des données personnelles. C’est la naissance du Règlement Général pour la Protection des Données (RGPD), qui entre en vigueur en France courant 2018.
Et l’analyse de nos data est déjà bien présente dans notre quotidien
Comme nous venons de le voir, l’utilisation de nos données nous fait souvent peur. Pourtant elle est largement présente dans notre quotidien et s’avère parfois très pratique voire… essentielle.
Prenons l’exemple de France Connect. Ça ne te dit rien ? France connect c’est ce petit bouton aux couleurs du drapeau français avec l’effigie de Marianne que tu retrouves sur les sites de l’État comme impots.gouv ou encore sur le site Ameli. C’est bon tu l’as en tête ? C’est grâce à France Connect que tu peux accéder à plus de 700 services de l’État avec un seul identifiant. Sans le traitement de tes données, tu serais obligé·e de créer un compte pour chacun des sites. Pas très pratique, n’est-ce pas ?
En parlant de santé, savais-tu que la data joue un rôle important dans le domaine médical ?
Et oui… À chaque fois que nous réalisons des examens médicaux, rendons visite à notre médecin nous partageons des informations précieuses pour les professionnel·les de la santé : âge, sexe, taille, poids, groupe sanguin, pathologie…
L’exploitation de ces données présente plusieurs avantages : choix et suivi des traitements administrés, prévention des risques (allergie spécifique…) mais également pour la recherche et l’avancée de la médecine. A grande échelle, tout un pan de la recherche scientifique dédiée à la médecine s’appuie sur le Big Data.
Alors oui nous le savons, tu en as marre de ce sujet… Mais c’est pourtant l’exemple parfait de l’utilité de la data en matière de santé : le COVID-19. Sans l’exploitation de nos données, nous ne serions pas capables aujourd’hui d’estimer le taux de positivité des tests ni même d’identifier les profils les plus fragiles et sincèrement… On ne sait pas pour toi mais de notre côté, on n’a pas envie de voir cette épidémie s’éterniser.
C’est également grâce à la collecte des données que Spotify, Youtube ou encore Deezer peuvent te partager du contenu qui correspond à tes goûts. Sans ça, les fans de Rap se retrouveraient avec des titres d’Hélène Ségara en suggestion et les amoureux·es de musique classique se verraient proposer du Aya Nakamura. Pas sûr qu’il·elles y trouvent leur compte.
Tu l’as donc compris, sans le traitement des données notre quotidien serait bien plus compliqué.
Mais surtout : la data nous aide à bâtir un futur plus responsable
“Bon OK, vous avez sûrement raison… on aime avoir du contenu qui nous ressemble et finalement le Droit français et européen nous protège bien” Attends, attends : ce n’est pas tout, car oui la data améliore nos vies personnelles mais elle peut surtout faire évoluer notre société et même nous aider à prendre soin de notre planète.
As-tu déjà entendu parler des Smart City ? Pas encore ? On t’explique.
Ce sont des villes intelligentes qui mettent la technologie au service de leurs habitants. Et là aussi, l’analyse des données n’y est pas pour rien. Elle est même au cœur de ce concept. Ces villes mettent en place un réseau d’informations qui permet d’optimiser leurs ressources et les services proposés aux usagers pour tendre vers une gestion urbaine plus durable. Les villes deviennent alors adaptatives et efficaces.
Prenons par exemple la question du stationnement urbain. Plusieurs villes ont déjà été séduites par la solution de parkings connectés d’Urbiotica, une entreprise espagnole spécialisée dans les solutions connectées. En partageant leur position via smartphone, les usagers sont guidé·es vers la place de stationnement la plus proche de leur destination. Une idée ingénieuse pour lutter contre les émissions carbone de nos véhicules lorsqu’on estime que 30% du trafic dans les centre-ville sont dûs à la recherche de stationnements ! Autre exemple, Chartres s’est attaqué aux dépenses énergétiques générées par son éclairage urbain. L’entreprise Citeos y a déployé un système d’éclairage intelligent, capable de réguler l’intensité des lampadaires, en temps réel et en fonction de la densité du trafic. Cette technologie a permis à la ville de réduire sa consommation d’électricité de 65% ! Pas mal pour notre planète, non ?
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