L’autonomie de la voiture électrique : toujours un frein à l’achat ?
Borne de recharge Supercharger Tesla

Qui se souvient de la Volkswagen Elektro Golf ? Lancé en 1976, le véhicule électrique allemand faisait figure à la fois de révolution et d’expérimentation. L’autonomie annoncée était alors de 50 kilomètres. Près de 50 ans plus tard, les voitures électriques avec la plus grande autonomie dépassent les 800 kilomètres. Mais c’est encore loin d’être le cas de tous les modèles. L’autonomie est-elle toujours un frein à l’achat ?

La montée en puissance de la voiture électrique

Impossible de le nier : le véhicule électrique est une vraie alternative qui monte en puissance. Rien qu’en 2020, il s’en est vendu près de 111 000 en France, soit une augmentation de 159 % en un an. La 340 000e voiture électrique du pays a été immatriculée début 2021. Dix ans plus tôt, le parc automobile électrique français se limitait à 5 200 unités. D’autres chiffres viennent confirmer cette tendance à l’électrique :

  • Le nombre de modèles électriques devrait être porté à 250 en 2025 et 500 en 2035, contre à peine 30 en 2015 ;
  • À l’horizon 2035, 37 millions de voitures électriques devraient circuler dans le monde, dont près de 9 millions en France ;
  • Le prix moyen d’une batterie lithium-ion est passé de 1.160 $ en 2010 à 176 $ en 2018 – une bonne nouvelle pour la course à l’innovation pour une plus grande autonomie ?

L’autonomie en question : rouler plus vert, rouler moins loin ?

L’autonomie du véhicule électrique s’accélère mais reste un frein

Si l’autonomie de la voiture électrique continue d’accélérer, elle reste toujours un frein à l’achat. Selon une étude internationale de l’Observatoire Cetelem de l’automobile publiée en septembre 2018, après le prix, l’autonomie est le deuxième frein à l’achat d’une voiture électrique. Seuls 13 % des automobilistes français imaginaient pouvoir investir dans un véhicule de moins de 300 kilomètres d’autonomie. 

Batterie de voiture électrique : une influence déterminante sur l’autonomie

Mais de quoi dépend l’autonomie d’une voiture électrique ? Plusieurs facteurs peuvent être évoqués :

  • Le climat ;
  • L’allure moyenne du véhicule ;
  • L’état de la route et son relief ;
  • Le nombre de passagers à bord ;
  • Le poids des bagages dans le coffre ;
  • L’intensité des freinages et des accélérations ;
  • Mais surtout, la capacité de la batterie lithium-ion.

Depuis plusieurs années, les tests d’autonomie et les protocoles d’essai se multiplient. L’objectif ? Tester l’autonomie dans des conditions quasi-réelles de conduite. Car il existe toujours une différence entre l’autonomie annoncée et l’autonomie réelle. Mis au point en 2018, le protocole WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedure) repose sur un parcours virtuel de 30 minutes. La voiture testée est ainsi soumise à :

  • Une vitesse moyenne de précisément 46,5 km/h et une vitesse maximale de 131 km/h ;
  • Une température extérieure de 14°C en début de test, augmentée ensuite à 23°C ;
  • Une répartition du circuit avec 52 % de parcours urbain et 48 % de parcours extra-urbain.

Pour démystifier le concept de l’autonomie et offrir plus de transparence aux conducteurs, certains constructeurs expriment l’autonomie du véhicule en fonction du protocole WLTP :

  • La Renault ZOE affiche une autonomie de 395 kilomètres WLTP ;
  • La dernière Renault Twingo Electric différencie l’autonomie en cycle urbain (270 kilomètres WLTP) de l’autonomie en cycle mixte (190 kilomètres WLTP).
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Quelles évolutions possibles pour la batterie et l’autonomie électrique ?

La technologie aujourd’hui utilisée par les véhicules électriques est celle de la batterie lithium-ion. Son prix peut représenter jusqu’à 40 % du coût total de la voiture. Du nombre de cycles de charge à la durée de vie en passant par la vitesse de charge et la puissance délivrée, toutes les batteries ne se valent pas. Pour booster l’autonomie, des évolutions prometteuses se profilent :

  • Tesla a d’ores et déjà annoncé l’exploitation d’une batterie 6 fois plus puissante capable de multiplier par 5 l’énergie fournie, pour un grain d’autonomie de 16 % ;
  • De nouveaux prototypes de batterie sont en cours de développement, comme la batterie lithium-souffre de NexTech et la batterie à l’état solide de Toyota, capables de stocker plus d’énergie, de réduire le temps de charge et de maximiser l’autonomie.

Certains constructeurs vont encore plus loin avec des concepts totalement novateurs. La voiture électrique avec une autonomie de 1.000 kilomètres est-elle pour demain ? Les prédictions vont bon train. Et si demain tu pouvais même charger ta voiture partout sur la route, sans avoir à t’arrêter ? La recharge du futur pour une autonomie illimitée ? Ainsi, une voiture électrique capable de se recharger d’elle-même et sans fil est au stade de concept chez Hyundai. En Israël, la startup Electroad a déjà fait poser des câbles de cuivre sous la route pour recharger automatiquement les voitures électriques.

Un bref comparatif de l’autonomie des principales catégories de voitures électriques

Citadines électriques : une autonomie moyenne de 300 kilomètres

En plus d’être la voiture électrique la plus vendue en France en 2020, la Renault ZOE est aussi la citadine offrant le plus d’autonomie : 395 kilomètres avec une seule charge et au moins 300 kilomètres en usage mixte. Qu’en est-il des autres véhicules électriques pour une circulation en ville ?

  • Peugeot e-208 : 340 km d’autonomie ;
  • Opel Corsa-e : 330 km d’autonomie ;
  • BMW I3 : 300 km d’autonomie ;
  • Volkswagen e-Up! : 260 km d’autonomie.

SUV électriques : 600 kilomètres d’autonomie pour la Ford Mustang

Du côté des SUV électriques, la Ford Mustang Mach-E offre une autonomie de 600 kilomètres grâce à une batterie optimisée de 100 kW. Elle est suivie de près par : 

  • La Tesla Model X et son autonomie de 580 km ;
  • L’Audi Q4 e-tron et son autonomie de 520 km ;
  • La Tesla Model Y et son autonomie de 505 km ;
  • La BMW IX3 et son autonomie de 460 km.

Berlines électriques : une autonomie record pour la Tesla Model S

À ce jour, la meilleure autonomie pour un véhicule électrique revient à la catégorie des berlines. La Tesla Model S creuse l’écart avec la concurrence avec une autonomie record de 840 kilomètres avec une seule charge. Parmi les autres berlines électriques, on retrouve : 

  • La Mercedes EQS avec une autonomie de 770 km ;
  • La Tesla Model 3 avec une autonomie de 580 km ;
  • La Porsche Taycan avec une autonomie de 463 km.

Au-delà de l’autonomie : les bonnes questions à te poser

L’obsession des automobilistes pour l’autonomie des voitures électriques est un « faux problème ». En moyenne, un conducteur parcourt en effet 50 kilomètres par jour au volant de sa voiture thermique. Même avec les véhicules électriques les moins autonomes, cette distance quotidienne est largement assurée. Si l’autonomie est un critère important lors de la sélection du type de voiture électrique, elle ne fait pas tout. Plus que l’autonomie annoncée par le constructeur ou l’autonomie réelle, c’est l’autonomie nécessaire selon ton type de trajets qui prime.  

L'obsession de l'autonomie des voitures électriques est un faux problème.

Adaptée à une conduite en ville, la Fiat 500e comble la plupart des besoins des citadins avec une autonomie de 180 kilomètres et une recharge rapide de seulement 35 minutes. Pour réduire tes coûts au quotidien et être sûr que ta voiture soit toujours prête au moment de partir, choisis une solution de recharge intelligente. 9 propriétaires sur 10 optent pour la recharge à domicile. Il suffit d’un câble Mode 3 et d’une borne murale (Wallbox) pour optimiser ta charge. Pour connecter la batterie aux bornes publiques de recharge rapide, la prise Combo CCS est aujourd’hui la plus répandue.

SUV, citadine ou berline électrique : l’autonomie accélère pour toutes les catégories mais reste malgré tout un frein de taille à l’achat. Un obstacle avant tout psychologique, tout véhicule électrique permettant de couvrir la plupart de tes trajets quotidiens.

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